
publié le 22 jan 2019 par Thomas BRIERE
De nombreux équipements industriels sont équipés d”instruments de surveillance à distance. Mais, régulièrement, EDF doit effectuer des contrôles visuels et poser des diagnostics de ces infrastructures complémentaires. " Aujourd'hui, rapporte Coline Brothier, responsable du centre de compétences drones d'EDF, afin de raccourcir les campagnes d”inspection, de s'affranchir des difficultés d’accès aux installations, d'éliminer les risques d'accident et de fiabiliser les opérations, nous utilisons souvent des drones." Son centre de compétence drones est chargé d'identifier, de valider puis de qualifier les appareils et leur système de mesure avant leur déploiement.
Des drones volants prennent déjà des photos de centrales électriques, de cheminées, de barrages ou de conduites forcées. Une centrale thermique est inspectée en une demi-journée alors qu”il fallait auparavant deux semaines pour la seule installation des échafaudages nécessaires à l'intervention. Deux journées sont encore nécessaires pour traiter les images. Pour les barrages, des logiciels fournissent leur cartographie à partir des images géo-référencées prises par drone. La superposition de la nouvelle cartographie à la précédente permet d'identifier les évolutions du béton, donc l'éventuelle apparition de défauts. Cette comparaison sera bientôt automatisée. Le volume d°images issu de l'inspection est considérable : jusqu'à 30 000 photos de 40 mégapixels (1) par ouvrage (afin de disposer d'une résolution permettant de déceler une fissure de 0,2 à 0,3 mm). " Les premiers résultats sont satisfaisants, indique Coline Brothier. Nous développons avec notre département de recherche et développement des solutions logicielles de reconnaissance semi-automatique que nous déploierons d'ici à quatre ans. "
Des drones flottants sont, quant à eux, en cours de qualification. Certains sont destinés à la cartographie du fond des cours d'eau afin d'évaluer le niveau de sédiments et de cailloux. D'autres mesurent le débit des rivières avec des capteurs à ultrasons. Eux aussi vont limiter l'intervention humaine et faciliter l'inspection de rivières d'accès malaisé ou présentant de forts courants - ils vont donc réduire les risques. Pour l'inspection décennale des conduites amenant l'eau vers les turbines d'un barrage, des drones sous-marins avec caméra optique ou acoustique sont mis à contribution pour les canalisations horizontales de moins de 500 mètres. Pour des longueurs supérieures, la gestion des câbles de liaison est un peu plus complexe mais des solutions sont en cours de développement.
Enfin, EDF vient d'identifier un drone grimpant par aspiration sur des parois verticales. Il pourrait être employé pour mesurer l'épaisseur de béton des tours aéroréfrigérantes des centrales, dont la courbure rend l'accès ardu pour les cordistes. Reste à identifier et valider les capteurs qui seront embarqués pour assurer les contrôles.
(1) En moyenne, les appareils photos hybrides récents pour amateurs avertis proposent 20 MP.