Présentation de la rénovation de la voie professionnelle sciences et techniques industrielles.

Introduction de Norbert Perrot, doyen du groupe sciences et technique industrielles de l'inspection générale de l'éducation nationale

Il s’agit d’un PNF qui a beaucoup d’importance pour nous, car nous n’avons pas souvent le plaisir d’accueillir tous les IEN-ET dans un même lieu. Nous regrettons d’ailleurs que certains ne puissent être présents aujourd’hui, en raison de contraintes budgétaires.

Au-delà du plaisir de vous rencontrer, ce séminaire nous permettra de faire un point sur la voie professionnelle, qui est en pleine expansion, et dont on parle beaucoup en ce moment, en particulier sur les finalités du baccalauréat professionnel.

Le baccalauréat professionnel a vocation à insertion professionnelle, mais il ne faut pas freiner ceux qui se découvrent l’envie et le goût pour poursuivre des études.

Actuellement, j’ai la nette conviction qu’il y a une incitation très forte pour une poursuite quasi systématique des études après le baccalauréat professionnel. C’est un point de vigilance extrêmement important car c’est aussi une réponse à une demande sociale.

Mais la poursuite d’études ne s’improvise pas. Notre rôle est d’accompagner les équipes pédagogiques à mettre en place des stratégies pédagogiques qui permettent aux élèves d’acquérir les compétences déclinées dans les référentiels. Ce n’est pas un rôle prescriptif qui s’appuie sur les textes officiels, mais un rôle pédagogique.

Nous devons, en particulier, porter notre attention sur les nouveaux programmes en enseignement général et les EGLS (enseignements généraux liés à la spécialité). Ceux-ci peinent à exister et jouent plus un rôle de variables d’ajustement des heures attribuées aux enseignants qu’un rôle de lissage pédagogique et de compréhension mutuelle entre les différentes disciplines. C’est, pour l’instant, une occasion manquée de rapprochement des enseignements généraux et professionnels dans un cadre pédagogique souple. Pire, ce qui était très apprécié des élèves et donnait du sens aux enseignements, à savoir les projets pluridisciplinaires à caractère professionnel (PPCP) ont en grande partie disparu des établissements, alors que la pédagogie de projet est inscrite de manière explicite dans l’article 2 du décret de création des baccalauréats 3 ans. Cette situation montre bien l’importance de l’impulsion et de l’accompagnement pédagogique, à tous les niveaux, comme éléments moteurs et non en marge de la liberté pédagogique donnée aux EPLE.

Se référer « au baccalauréat professionnel en 4 ans » n’est pas une solution, il faut au contraire se positionner dans la dynamique du baccalauréat professionnel 3 ans, car cette généralisation a créé une véritable dynamique. Qu’on le veuille ou non le nombre de bacheliers professionnels a augmenté. La rénovation de la série STI2D a dégagé le baccalauréat d’une certaine concurrence, à moins que cela ne soit l’inverse.

Il faut prendre en compte toutes ces évolutions C’est pour cela que nous allons consacrer une part non négligeable de ce PNF à l’organisation des enseignements en baccalauréat professionnel, à l’acquisition progressive des compétences, le tout s’appuyant sur des ressources numériques pro 3 ans. En effet, beaucoup reste à faire, et nous avons un immense chantier devant nous.

Immense chantier qui doit prendre en compte l’évolution des jeunes. Pour comprendre cette évolution, nous avons sollicité l’INJEP (Institut national de la jeunesse et de l’éducation prioritaire), établissement public placé sous la tutelle du ministre chargé de la jeunesse. Nous aurons le plaisir d’accueillir madame Yaëlle Amsellem-Mainguy et Joaquim Timoteo ; ces deux chercheurs vont nous faire part d’une partie de leurs travaux, et nous inciter à réfléchir aux stratégies pédagogiques qui doivent prendre en compte leur comportement. Les pédagogues ne peuvent pas faire comme si la société n’avait pas évolué.

Nous aurons aussi au cours de ce PNF, un volet sur l’évaluation et sa relation avec la formation. En lycée professionnel, il y a encore beaucoup à dire.

Pour conclure, je vais faire un point sur les ressources humaines. Nous connaissons les difficultés que vous rencontrez en académie et le temps passé à recruter des contractuels. Nous connaissons aussi votre investissement pour les former et pour les inciter à se présenter aux concours. Or les concours de recrutement de la fonction publique induisent une certaine mobilité. Je comprends votre frustration, et je relaie vos demandes à la DGRH de maintenir sur place les contractuels qui réussissent le concours, mais ma démarche est vouée à l’échec.

En revanche, les concours réservés liés, à la loi de déprécarisation de la fonction publique du 12 mars 2012, devrait conduire à maintenir au moins dans l’académie d’origine, peu ou prou, tous les contractuels. Ce qui ne sera certainement pas sans créer une certaine frustration chez les lauréats des CAPLP. Pour cette session 2013, 450 postes de PLP dans le secteur industriel et 105 en arts appliqués.

Norbert Perrot
Doyen du groupe STI de l’IGEN
28 mars 2013